Racisme, Justice et ordre public en France
Selon l’ONU, «la France doit se pencher sur les profonds problèmes de racisme » parmi les forces de l’ordre. Trois jours après la mort de Nahel : « c’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », estime Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
« Nous appelons les autorités à garantir que le recours à la force par la police pour s’attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité », poursuit la porte-parole. Interviewée par Libération à ce propos en décembre dernier, Tendayi Achiume – professeure de droit et rapporteuse spéciale auprès du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme entre 2017 et 2022 – affirmait que : « nier l’existence du racisme systémique ne fait que le perpétuer. »
Le droit comme outil de changement contre les politiques de statu quo
Inutile d’ajouter que dans cet univers apocalyptique façon Mad Max ravagé par des politiques de confinement agressives, un manque total de ressources, un enfer de privation totale des libertés et une esthétique de la mort prématurée, les institutions du statu quo ne peuvent plus fonctionner. L’application aveugle de la loi et de l’ordre ne fonctionnera pas non plus.
Nous appelons donc à des politiques plus humaines qui commencent par mettre de côté toutes les thèses néolibérales d’austérité et de segmentation identitaire de la société; avec la reconnaissance partagée que les personnes qui protestent contre ces politiques ne sont pas des criminels qu’ils ont le droit de manifester pacifiquement, comme les États ont le devoir de respecter, de faciliter et de protéger ce droit fondamental.
Cela signifie qu’ils ne doivent pas interférer avec la liberté de manifestation, à moins qu’il n’y ait une menace légitime pour la sécurité et les droits d’autrui.
En pratique, cela signifie la création d’une république d’égaux, où tous les citoyens participent à l’évolution de la société. C’est précisément l’idée que la citoyenneté est la capacité à vivre ensemble et non l’idéologie du «vainqueur emporte tout ».
En ce sens, le droit fonctionne comme un outil de transformation et de changement, plutôt que la reproduction perpétuelle du statu quo néo-libéral.
Association NOUS PAS BOUGER